Junk food : Aquarelle, acrylique, feutre, encre de chine et texte





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Zen

juin 2016


Adolescent nombre d’entre nous ont lu le livre « traité du Zen et de l’entretien des motocyclettes » qui a connu un certain succès dans les années 70. L’auteur y racontait un périple en moto avec son fils à travers les Etats Unis. Il analysait l’évolution de leur relation au fil des péripéties du voyage en faisant référence (un peu) aux préceptes du zen et (beaucoup) aux méthodes d’entretien mécanique de sa bécane. Il faut l’avouer ce livre était très chiant et peu l’ont lu jusqu’à la fin sans beaucoup se forcer… Surtout le narrateur apparaissait comme un type pénible et doctrinal et on n’aurait pas vraiment aimé être son fils ! Et puis comme de par hasard il possédait une BMW, moto si peu glamour par excellence. Mais pourquoi un tel succès ? Probablement pour l’association inédite de la moto et du zen dont l’union semble si attractive. D’abord une mise au point : on exclut de ce qui suit les café racers (position couchée) et les choppers (position du singe pendu) peu propices à la méditation. Car ce dont il est question c’est bien sur la posture : bien calé, genoux pliés, cage thoracique ouverte, épaules écartées vers l’arrière, dos droit et menton légèrement rentré, les similitudes sont évidentes. Ensuite les principes : ne pas laisser les pensées envahir son esprit ni celui-ci s’évaporer dans des considérations inutiles, concentration, observation. Concentration sur la posture et observation du phénomène, de ce qui se produit en dedans et en dehors. Surtout ne pas se laisser gagner par l’euphorie, gérer la fatigue, la respiration, être là maintenant. Ainsi les séances de méditation et les enchainements de virages peuvent conduire à des états étrangement similaires mais sont toutes deux des pratiques exigeantes. En Zen parvenir incidemment à l’éveil, en moto la recherche du parfait équilibre pour éviter la gamelle.